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Déc 13

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Rassemblement contre le projet THT franco-anglais.

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Le CRILAN appelle à protester contre le projet de lignes THT franco-anglais

devant les grilles de la Préfecture, à Saint-Lô,

le vendredi 19 décembre, à partir de 14 heures.

 

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Le PG50 se joint à cet appel au rassemblement.

 Invité, en tant que Président du CRILAN, comme quelques autres représentants d’ associations agréées, Didier Anger sera présent à la réunion officielle sur la base du texte qui a déjà été transmis et qui sera distribué sur place. Il rendra compte du déroulement de la réunion.

 

Pour INFO …

PROJET RTE ( France) et « FAB » (pour France-Aurigny-Grande Bretagne) :
Une nouvelle ligne 320 000 volts entre le COTENTIN et le DEVON ( Menuel et Exeter) !

Télécharger le projet THT franco-anglais

1. C’est déjà décidé ! …

Le projet a été validé par l’Union européenne ( 14/10/2013) et par le Ministère de l’Ecologie en charge de l’énergie ( 15/07/2014). Comme à l’habitude, la concertation commence une fois la décision prise, le 19/12/2014, à la Préfecture de la Manche.
Il ne s’agit que de tester l’acceptabilité du tracé du projet en souterrain et en sous-marin par les agriculteurs, les pêcheurs, les élus, les grands donneurs d’ordre et les associations.
C’est une interconnexion entre RTE (France) et FAB LINK (Grande Bretagne), sans doute en liaison avec British Energy, achetée par EDF, principale productrice d’électricité en Angleterre.

2. 220 kilomètres de lignes :

– 180 km en mer : 30 en eaux territoriales françaises jusqu’à AURIGNY…40 km en souterrain, dont 25 km entre Menuel, le poste de dispatching de l’électricité produite par les réacteurs de Flamanville et le littoral de l’Ouest Cotentin par un transit maximal de 1,4 GW, soit plus de la production maximale d’un réacteur actuel (1GW=1 gigawatt= 1000 mégawatt).
Les échanges nationaux sont prévus au niveau de 4GW (un tunnel électrique sous la Manche existe déjà depuis 1985).
En mer, il y aurait deux paires de câbles électriques, espacés de 3 fois la hauteur d’eau « ensouillés » ou recouverts d’un matelas de béton et de rochers, sous coquilles métalliques,
A terre, ils seraient enfouis à 1, 50 mètre de profondeur sur 1 m de largeur dans des fourreaux enrobés de béton. Des chambres de jonction sont prévues tous les 1000 m. Des stations de conversion entre courant continu et courant alternatif de 3 à 4 hectares sont prévus à chaque extrémité.

3. Aire d’étude pour le passage enterré depuis Menuel (l’Etang-Bertrand) jusqu’au petit Doué (Siouville-Héauville) au Nord, jusqu’à Sciotot-Les Pieux au sud : 22 communes éventuellement concernées

4. Pourquoi un tel projet de liaisons entre la France et la Grande Bretagne?

– Il existe déjà 3 lignes de 90 000 volts entre ST Rémy des Landes, Pirou et les îles anglo-Normandes. Selon le document fourni par RTE et la Préfecture de la Manche, il s’agit :
 d’assurer l’approvisionnement électrique des deux pays;
 D’anticiper les besoins de raccordement des énergies renouvelables à partir de 2022 (Parc hydrolien en liaison avec Aurigny)
Mais RTE le reconnaît, aussi parce que Menuel est un point d’entrée vers la Bretagne (Ligne-Domloup-Rennes et Cotentin Maine vers les Pays de Loire par Vitré). Des motivations voilées mais apparentes et réelles dans le déséquilibre électrique français.

– L’Etat nucléaire français, AREVA et EDF (par l’entremise de British Energy, sa filiale privée anglaise) ont deux fers au feu,
– vente à la Grande Bretagne de réacteurs nucléaires,
– à défaut, transport des excédents et des manques de production, par le Cotentin.

En effet, L’Etat nucléaire français est victime à la fois:
de sa surproduction d’électricité fournie en « base » par le nucléaire et qu’il faut vendre, souvent même à perte, puisqu’on ne sait pas la stocker massivement;
de sa sous production d’électricité pour fournir les « pointes » à partir de 17H( critiques autour de 19h) due à la spécificité française du tout électrique ( chauffage, électroménager, éclairage, informatique etc…) après le travail. Les économies d’énergie et les renouvelables ne compensent pas l’arrêt des centrales thermiques classiques et la destruction de quelques barrages comme ceux de la Sélune dans le Sud Manche.
Qui pis est, ce déséquilibre, typiquement français, est accentué par la mise en service de l’EPR programmée en 2017/2018 et l’encouragement à l’usage de la voiture électrique, dite abusivement « verte » ( qui s’ajouterait au tout électrique à la maison au retour du travail).

– Et pour la Grande Bretagne?

Le choix de partir de Menuel est clair. C’est moins coûteux, pour la « base » de se servir en France que de construire d’autres EPR chez elle : 19 milliards d’euros pour les deux réacteurs EPR contractés d’HINKLEY Point, au sud Est de l’Angleterre. Le coût de cette interconnexion pour la France, ne coûterait que 250 millions. Combien pour la Grande Bretagne ? C’est non indiqué dans le document RTE/Préfecture de la Manche, mais certainement beaucoup moins que la construction d’un EPR supplémentaire. Les risques d’attentats ou d’accidents seraient plus importants pour le Cotentin que pour le sud Anglais, bien que la mer de la Manche soit bordée par les deux nations : qui en paierait les conséquences environnementales, sanitaires et socio-économiques?
Qui devrait gérer les déchets nucléaires résiduels de la production électronucléaire pour l’Angleterre, que personne ne veut chez lui?

La liaison comme « participation à la transition énergétique au niveau européen », « notamment » anticipée par les grands donneurs d’ordre capitalistes d’Etat ou privés n’est qu’un alibi, une tromperie, un petit peu de miel pour faire avaler beaucoup trop d’acide.

5. Les solutions sont ailleurs:

Dans la réduction de la production d’électricité inutile vers celle qui est nécessaire et l’encouragement de moyens de substitution déjà opérationnels.
Dans le développement des économies d’énergie.
Dans les énergies renouvelables aux pouvoirs* de gestion déconcentrés, gérées de façon décentralisée, localement et régionalement, …

Didier ANGER, pour le CRILAN

1 De même en est-il de sa forte concentration dans la vallée du Rhône pour vendre ses excédents à l’Italie et à la Catalogne pourtant sortantes du nucléaire et même pour la seconde « autonomiste ».

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* Précision du PG50 : Oui à la production d’énergie de manière déconcentrée , au plus près des lieux de consommation, mais pour le PG, on ne change pas la donne avec de vieilles recettes et la solution ne peut se situer dans les mécanismes de marché, mais au contraire dans le temps long et la reconnaissance du bien commun qu’est l’énergie, placé sous maîtrise publique et contrôle citoyen.

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